UNE THÉMATIQUE RENOUVELÉE et UN VOYAGE DANS LE TEMPS
Notre Balade-rando nous fera découvrir l’importance des zones humides du Plateau de Saclay - situé à cheval sur 2 bassins versants principaux - la Bièvre au Nord et l’Yvette au Sud : Prairies inondables, Bois humides et marécageux, Mares et mouillères, et les précieuses "Rigoles" qui font partie du formidable réseau créé au XVII° siècle pour alimenter en eau les fontaines du Château de Versailles et les fêtes de l’eau du roi Louis XIV.
Désignées longtemps comme "fossés " les "rigoles" ont acquis le statut de "cours d’eau " et traitées et protégées comme tels. Elles participent aujourd’hui du maillage nécessaire pour la Trame Verte et Bleue du Plateau, en liaison avec les territoires voisins.
Des six rigoles qui collectent l’eau pour la conduire aux étangs, nous en avions longé deux lors d’un précédent parcours en 2022 - la Rigole de Favreuse en surplomb au nord du Plateau et la Rigole des Granges ou rigole domaniale, traversante entre Palaiseau et l’Étang Neuf.
Nous vous proposons avec ce nouveau Parcours, choisi pour explorer le sud du Plateau, d’en découvrir deux autres :
– la Rigole de Château-Fort que nous rencontrerons au bourg de Villiers-le-Bâcle pour la suivre en lisière du Plateau jusqu’à l’Étang des Biches , là où nous apercevrons le débouché de l’Aqueduc des Mineurs (ouvrage souterrain qui devait collecter et mener les eaux à l’Étang Vieux de Saclay ),
– et la Rigole de Saint-Aubin depuis l’Étang des Biches, en bordure d’une prairie humide pour rejoindre l’intéressant village agricole de Sain-Aubin.
Cette thématique abordée ici sur le Plateau de Saclay invite en quelque sorte à un voyage dans le temps :
Un réseau hydraulique performant, inventé pour servir la magnificence d’un roi, est redevenu en grande partie « lisible » avec les travaux de réhabilitation, rendus possibles dans le cadre d’une stratégie globale de gestion de la ressource en eau, associant tous les acteurs du Plateau (dont des associations environnementales pionnières depuis les années 80-90 pour la "Sauvegarde du Plateau de Saclay" ) .
Le nouveau défi a consisté à établir un programme coordonné pour mener à bien une grande partie des projets de restauration de l’ensemble du réseau et des éléments architecturaux qui ponctuent le Plateau :
sa riche vocation agricole devant être préservée, confortée et ses milieux naturels aquatiques et boisés sauvegardés - tant pour leur richesse écologique, que pour leur contribution à agir contre les inondations - tandis que se sont poursuivis les travaux d’extension du campus scientifique et de recherche.
PRINCIPAUX MOMENTS DE CE PARCOURS EN BOUCLE
Partant de Gif-sur-Yvette (au nord-ouest de l’Essonne, dans ce qui était autrefois le pays et aujourd’hui la région naturelle du Hurepoix), nous circulerons sur une portion de ce territoire au relief contrasté entre une vallée encaissée où se loge le centre-ville, traversé par l’Yvette, rejointe par un de ses affluents la Mérantaise , et des coteaux fortement pentus et boisés et les plateaux agricoles au nord.
Moment 1. Gif et la Vallée de la Mérantaise
En empruntant depuis la Gare un circuit que nous voulons le plus à l’écart de la circulation du centre ville,
- nous traversons l’Yvette pour accéder au très bucolique "Parc fleuri" que la ville a dédié à la préservation de la biodiversité et où sommeille en retrait une mare, veillée par une sculture féminine - et nous gagnerons le "Lavoir des Gibeciaux" – très bien mis en valeur, un des nombreux ouvrages en relation avec les bienfaits de l’eau - point de départ de notre rencontre avec la Mérantaise et sa vallée – classée et identifiée comme Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF).
Nous aurons le plaisir d’en suivre un assez long moment le cours par le sentier tracé entre la berge où l’alignement régulier d’énormes platanes crée un facinant décor et le parc (fermé par la grille qui l’encercle) du domaine du CNRS – un des nombreux organismes publics de recherche scientifique installé sur ce territoire où les liaisons douces aménagées prennent aussi le nom de « Chemin des sciences et des traditions » .
Moment 2. Un cheminement entre zones humides boisées et Forêt jusqu’à Villiers-le-Bâcle
Pour atteindre les terres agricoles du Plateau de Saclay, un des chemins de la Forêt départementale de la Tête Ronde (futaies de chênes sessiles, châtaigniers, hêtres, charmes) qui surplombe la Mérantaise, nous mènera au niveau de Villiers-le-Bâcle où nous découvrirons alors l’une des précieuses rigoles la "Rigole de Chateaufort" dont le cours cerne les lotissements du quartier neuf du bourg - où l’on pénèttre toutefois par une succession de passerelles de bois - avant que le cours de l’eau ne soit enfoui sous une promenade à destination de longue piste cyclable dominant les quartiers situés en contre bas, de part et d’autres.
C’est assez surprenant et inviterait à méditer sur le destin de l’eau dans les villes et ses avatars. En effet les nombreux épisodes d’inondation suffisamment rapprochés ces toutes dernières années ont donné lieu à la recherche de solutions de mieux en mieux adaptées localement à chaque zone concernée..
Outre tout l’intérêt à accorder à l’espace bâti ....
- spécificité des corps de ferme qui marquent le paysage rural du Plateau, ainsi de la Ferme Vandamme accueillant une AMAP et le bien-nommé "Le Fournil" où sont façonnés "maison" les pains et les brioches à l’odeur subtile d’autrefois,
– tandis que la Maison-musée de Fujita , discrète, est tournée vers le très paisable coteau boisé qui avait séduit le peintre,
– et que le Château de Villiers se dérobera au regard, enfermé dans son domaine dont on longera les longs murs, en quittant le bourg -
c’est bien la sensation du grand vide de l’espace si caractéristique du Plateau de Saclay qui nous étreint lorsque nous reprenons en droite ligne le chemin de la rigole - tandis que celle-ci alors devient paysage privilégié pour le regard - univers aquatique qui se devine au sein d’une abondante végétaion qui empiète sur les berges - impossible d’y déceler à cette saison l’une des bornes royales qui imprimait ici la marque du propriétaire.
MOMENT 3. Saint-Aubin, un village agricole
– Arrivés à hauteur du CEA de Saclay et de l’ Étang de Villiers , (non visibles depuis la route), ce sera la rencontre avec la Rigole de Saint-Aubin , que nous longerons aussi - entre bois et prairie humide, puis entre bois et cultures que le vent fait onduler sous la lumière. Et peut-être le chant d’une alouette...
Des panneaux documentés réalisés par l’Association des Séniors de Saint Aubin, et disposés en plein air en plusieurs lieux du village permettront d’évoquer les modifications qui ont affecté le vécu agricole du Plateau (depuis les années 50), et d’apprécier le dynamisme actuel autour de l’ancienne Ferme de la Commanderie qui accueille un Hara réputé, tandis qu’un spacieux terrain communal héberge un Jardin partagé particulièrement soigné - ouvert aux promeneurs respectueux des lieux, pour une courte halte.
Nous sommes dans l’espace ouvert du Plateau et son grand paysage où l’ombre est rare (puisque les haies et les alignements d’arbres fruitiers le long des chemins - une des caractéristiques du Plateau avant l’agrandissement des parcelles et la grande culture - ont disparu).
MOMENT 4. Retour par "Le Marais Bonnard"
Il nous suffira de rejoindre la Forêt communale de Saint-Aubin, en lisière des champs, par l’un des deux chemins traversant et d’y retrouver allées et sentiers en sous-bois par lesquels redescendre vers Gif.
Plusieurs hameaux discrets (Le Mesnil Blondel, le Canal, la Fontaine Billehou) ponctuent l’itinéraire de retour, avec un long moment d’enchantement en traversant le site du Marais Bonnard - recensé en Espaces naturels sensibles.
Et nous vous réservons la surprise du « Château de la Belle au Bois dormant »...