Compte rendu de l’entretien
avec Madame Boudjenah 1ère Adjointe
qui nous a reçus mercredi 24 février 2010 à 14 h,
à la suite de la demande de rendez-vous déposée lundi 22 février à 14h,
Madame Lochouarn, responsable du service " aménagement "était présente.
Outre qu’elle ait été en charge de ce dossier, comme pour tous les permis de construire, sa fonction lui donne une connaissance de l’ensemble des sujets traités dans son service, et au-delà.
Notre délégation n’était constituée que de deux membres de l’association – Pierre Salmeron et moi-même, Andrée Baudron – seuls disponibles ce jour et à cette heure
(Sylvain Levier dont nous avions annoncé la présence éventuelle aurait souhaité effectivement nous rejoindre, mais n’a pas pu se libérer suffisamment tôt)
1.Rappel des circonstances :
Cette entrevue fait suite à celle qui avait été demandée en urgence lundi matin 22 février parSylvain et Pierre auprès de Madame Meker, conseillère déléguée à la" valorisation du patrimoine et protection de l’environnement" – après que nous ayons été prendre les premières informations auprès de l’entreprise arrivée sur les lieux pour commencer les travaux de nettoyage et abattage – comme annoncés dans le courriel de Mmes Meker et Potvin, élues référents du quartier Centre – courriel, adressé seulement aux personnes inscrites au groupe de travail "suivi de chantier".
A 12 h ce lundi, Madame Meker accompagnait Sylvain et Pierre sur le site de la Porte d’en bas, Mathurins et Monceaux qu’ils ont parcouru en commentant les choix de préservation ou d’abattage des arbres – certains marqués de rouge (à préserver) ou de vert (à éliminer), d’autres sans marque (destin en attente ?). Pour conclure, Madame Meker ayant rappelé les résultats positifs obtenus, résultats dont il est fait mention dans son courriel, suggérait à l’association de s’adresser à la 1ère Adjointe, seule habilitée pour décider d’un report des travaux d’abattage sur la partie de parcelle destinée à recevoir les constructions de la SEMABA.
Entre lundi et mercredi, nous (Pierre et Andrée) sommes intervenus à plusieurs
reprises auprès de l’entreprise en nous rendant sur le terrain, là où venait de commencer l’abattage d’arbres dont l’élimination pouvait attendre - compte tenu de la multitude de travaux restants à entreprendre ou à achever sur le reste du site ; et nous avons arrêté in extrémis mercredi matin, « le massacre » (à proximité des poiriers - pour le moment sauvegardés) en informant le responsable en charge de conduire l’abattage (avec qui nous avions eu jusqu’alors des relations courtoises) de notre rendez-vous de l’après-midi, à la mairie – puisque à notre questionnement sur la précipitation avec laquelle était mené en ce lieu ce travail d’élimination, il nous avait été répondu que c’était « sur ordre de la mairie »
2. L’entretien avec Madame Boudjenah et Madame Lochouarn
- Plus d’une heure et demie de discussion qui, partant de la situation du moment qui nous avait fait demander ce rendez-vous, nous a amenés à revenir aussi aux « problémes de fond »
- Une annonce surprenante
Madame Boudjenah a immédiatement précisé qu’elle avait eu connaissance de notre réponse par Madame Meker qui la lui avait transmise, et que nous lui avions de notre côté fait parvenir ; qu’il n’y avait donc pas lieu de refaire un historique de l’affaire , et que notre présence dans de multiples réunions sur la ville ne rendait pas nécessaire une explication du contexte des décisions prises
: « Ne tournons pas autour du pot entre nous »
1/ Nettoyage de l’ensemble du site, comprenant l’ abattage d’arbres – mi février 2010 ?
Raison 1. : un seul chantier, c’est-à-dire mener de front les constructions prévues pour les deux projets.Impossibilité technique de commencer celui de la COGEDIM, pour ensuite entreprendre celui de la SEMABA – une fois les premiers travaux commencés, il ne sera plus possible pour le chantier SEMABA de s’introduire sur le site
Raison 1 bis : une seule entrée de chantier (prévue et annoncée) côté rue des Mathurins
Ce choix correspondant à l’engagement pris que les différents travaux sur le site occasionnent le moins de gêne possible tant pour les riverains qu’à l’école Albert Petit : que pour des raisons de sécurité, de circulation, et de nuisances il n’était pas question de faire une ouverture de chantier côté rue de la Porte d’en bas.
Un choix et un engagement pour le bien-être de tous
En faisant retarder le second chantier (SEMABA) notre association en porterait toute la responsabilité : parents et enseignants, riverains dont ceux de notre résidence en particulier n’approuveraient pas ce choix et nous rendraient responsables de tous les inconvénients occasionnés.
Conséquence de notre volonté de poursuivre dans cette voie : isolement probable
Notre réponse à cette argumentation : la coupe des arbres ne rendrait pas irréversible pour autant le projet de construction tel qu’annoncé,
ce qui revenait à dire que ce n’était pas parce qu’il n’y aurait plus d’arbres que nous abandonnerions notre position concernant le permis SEMABA, et donc{{}} notre volonté d’interrompre s’il le fallait, le chantier :il est à l’évidence beaucoup plus difficile de revenir sur une construction pour la remplacer par des espaces verts (la destruction d’un bâtiment achevé après annulation d’un permis n’est pas pour le moins une pratique banale, et à fortiori s’il s’agit de logements sociaux)
Ce premier court échange aboutissait de fait à nous demander implicitement de revenir sur une position qui n’aurait plus lieu de rester en l’état, et d’en venir à une position « raisonnable », justifiée par le fait que la situation initiale avait changé : les différentes avancées faites « grâce à la participation », et à la place que nous y avons prise (« ce dont on nous avait remerciés ») appelleraient un pas de notre part pour nous rapprocher de la position municipale.
(Ces avancées seront prises à témoin à plusieurs reprises dans la suite de la discussion pour attester de la bonne volonté de la municipalité, et de notre mauvaise foi dans le cas où nous ne ferions pas de même, en refusant cette ouverture
- « confortement des sols » de la totalité des terrains, dont celui derrière la MAPAD,
devenant maintenant tous accessibles, ce qui serait profitable pour tout le monde ;
- destination donnée à cette partie de parcelle qui aurait pu rester friche inaccessible, d’en faire une réserve sanctuarisée (projet de "jardin naturel "sur lequel les groupes allaient pendant un assez long temps pouvoir à nouveau travailler), ...
donc projets revus positivement (l’élue reconnaissant que la réunion de concertation initiale
[cf Juin 2008] où les projets avaient été présentés n’avait en effet pas été satisfaisante)
2/ UNE NOUVELLE « DONNE »
ou la raison de nous avoir donné si rapidement le rendez-vous demandé
1. Reprise par la ville de près de 2000 logements HLM dans le nord de Bagneux (ex
propriétés d’ICADE) pour leur maintien en HLM : de ce fait, sur la ville l’équilibre entre « habitat social » et les autres s’en trouve rompu
2. Décision de ne plus systématiquement maintenir la répartition 50 / 50 pour les nouvelles constructions : 50 °/° de logements sociaux pour 50 °/° de logements en accession
3. Décision vient d’être prise pour ce qui concerne les projets COGEDIM / SEMABA
sur le site de la Porte d’en bas, de passer des 50 °/° de logements locatifs sociaux prévus initialement à seulement 25 °/°
4. DÉCISION DE « TRANSFÉRER » LE PERMIS SEMABA À LA COGEDIM
qui lui rétrocèderait par la suite une partie des logements construits (afin d’aboutir aux 25 °/° de logements sociaux prévus dans cette nouvelle répartition)
5. Décision de destiner les bâtiments faisant face à ceux de la résidence "les Jardins de Richelieu" aux logements en accession mis en vente par la COGEDIM
(les bâtiments implantés entre ceux du projet COGEDIM actuel, et ceux repris du projet SEMABA tournés vers notre résidence, accueilleraient les 25 °/° de logements sociaux rétrocédés à la SEMABA)
Cette nouvelle donne (toute récente nous a déclaré Madame Lochouarn) dont nous serions les premiers à être informés explique que la 1ère adjointe ait répondu à notre demande de rendez-vous sans plus attendre – d’autant que de son côté elle avait à nous communiquer l’information qui suit :
6. DEMANDE DE LA COGEDIM DE RENCONTRER NOTRE ASSOCIATION
Pour informations, Madame Boudjenah nous signale que la COGEDIM est gênée par l’existence d’un recours
Elle nous confirme en même temps que le nombre de bâtiments et l’implantation prévue dans le site selon le projet de construction de la SEMABA ne sont pas remis en cause, et restent donc les mêmes ; que les modifications que la COGEDIM pourraient être amenée à faire ne seront que des aménagements internes.
RÉPONSE IMMÉDIATE QUI EST EN MÊME TEMPS POSITION DÉCLARÉE
Ayant demandé à Madame Boudjenah comme à Madame Lochouarn si elles jugeaient
comme étant un élément positif pour que s’ouvre un éventuel « dialogue » (?) entre la COGEDIM et notre association, le changement d’attribution des logements qu’on y annonçait, et n’ayant reçu qu’une réponse évasive [« il n’y a pas de jugement positif ou négatif à faire »],
j’ai exprimé alors vigoureusement mon souhait personnel que cesse le soupçon qui continuait à peser sur la prise de position des adhérents à notre association contre le permis de construire SEMABA,
à savoir, que le motif principal en serait le désagrément de devoir habiter à proximité d’un "autre type de population",
- en deux mots :
que « nous ne voulions pas de logements sociaux »
(Courte mention de la relation que nous avions nouée, Pierre Salmeron et moi-même, avec cette ville où nous avons travaillé pendant de nombreuses années), puis rappels suivants :
L’association n’a pas varié quant aux raisons qui l’ont fait s’engager dans une action en relation avec les projets de construction sur les terrains des " Mathurins" , puis pour déclarer le permis de construire SEMABA comme non recevable, tel quel.
La nature des logements (en accession ou locatifs sociaux) et donc le statut des futurs habitants accueillis sur ces terrains, dans le cadre des deux projets COGEDIM et SEMABA ne sont pas l’objet de la contestation que nous faisons de l’aménagement de cette parcelle :
Là où la parcelle de 9311 m², cédée par la municipalité à la SEMABA en novembre 2006 pour être aménagée afin d’y construire un programme de « 70 logements environ » (dont l’attribution n’était d’ailleurs pas spécifiée) + « un espace vert paysager public » , c’est plus de 100 logements (104) qu’on y ferait « entrer » maintenant.
70 logements, c’était déjà beaucoup plus que les 50 logements le long de la rue de la Porte d’en bas, dans le cadre d’un projet d’aménagement, avec jardin, qui avaient été annoncés aux futurs habitants de la résidence "les Jardins de Richelieu" ; ces constructions étant elles mêmes justifiées par le coût important de consolidation des terrains non constructibles en raison de la présence de carrières et fontis, faisant obstacle au projet initial inscrit dans le POS d’y aménager seulement un jardin.
Ce rappel des faits était indispensable pour faire objection à l’allusion qui consistait à laisser penser que l’association pourrait trouver son compte à partir du moment où le voisinage ne serait plus le même ! à savoir que, dans le cas où seuls des résidents propriétaires seraient en vis à vis, la question de la densité de population ne se posait plus dans les mêmes termes, l’insertion dans le site devenant elle aussi acceptable, ...
Nous avons aussi rappelé que dès le début, nous avions demandé la préservation maximum de la friche des Mathurins, et précisé plus tard, que sur un terrain dont la surface totale approchait 12000 m² (9311 m²+ 2122 m²= 11433 m²), la moitié (6000m² environ) devait être réservée pour en faire un "jardin naturel" complété par un verger, et que ces deux espaces devaient être en continuité ;
Notre position n’avait pas varié.
3/ Quelques uns des points de discussion autour du projet SEMABA, et de
l’aménagement de cet espace situé en centre ville de Bagneux
L’interlocutrice principale a été ici la responsable à l’aménagement. Nous souhaitions de notre côté montrer à l’élue que le dossier du projet n’était pas « excellent »
- la portion de parcelle AF 82 située derrière la MAPAD (comptée dans l’unité foncière) : « elle aurait pu rester en l’état » (commentaire de Madame Lochouarn)
la sécurité ? rien n’obligeait à sa consolidation : « on pouvait facilement élever une clôture suffisante »... ; la question financière ayant surtout compté au départ, pour prendre en compte dans le traitement du terrain cette partie de l’unité foncière
Nous n’avons pas poussé plus avant, volontairement
- la voie à créer de plus de 3m50
Pourquoi une largeur aussi importante pour un chemin piétonnier qui débouche sur une allée de 1m40 de large terminée par un porche, côté rue Neruda ?
« Un sentier existe déjà », selon Madame Lochouarn
Nous avons signalé qu’il n’existe pas de sentier, mais qu’ en cet endroit se trouve la pente abrupte d’un talus qui surplombe la friche. L’élue est restée en retrait sur ce point.
Nous évoquons à ce moment les projets de " parcours buissonniers"qui devaient relier des « espaces de nature » dans la Vallée de la Bièvre, dont un tracé proposé par le département des Hauts de Seine traversait en bordure la friche des "Mathurins".
- Insertion dans le site et représentation fausse du site ?
Les espaces autour du terrain où seraient implantés les bâtiments sont ou absents des plans présentant l’insertion dans le site ou représentés avec erreurs (plus de porche rue Neruda ? résidence des "Jardins de Richelieu" quasiment ignorée, absente ou erreur grossière dans la figuration de son espace).
Ces inexactitudes ne semblent pas faire problème. Hypothèse émise par Mme Lochouarn pour les expliquer : « ils ne disposaient peut-être pas d’une carte [ou vue aérienne] plus récente »
Cette façon de traiter la question confirme au moins combien « l’ insertion dans le site » des projets n’était pas une préoccupation.’
- hauteurs des bâtiments ? pourquoi les plus hauts en fond de parcelle, et les autres plus bas côté rue de la Porte d’en bas – alors que la rue de la Porte d’en bas est une voie plus large que la voie nouvelle prévue ?
réponse de Madame Lochouarn : on ne conteste pas des choix d’architecte (« pourquoi du vert plutôt que de l’orange ? par ex.... »)
une autre façon d’esquiver curieusement aussi cette question
Cet échange de « vues » sur le projet SEMABA a été suscité par le parti pris qui a été celui de Madame Boudjenah et de Madame Lochouarn de défendre ce projet comme s’il était irréprochable et de ne voir dans notre position qu’un « point de vue ».
Il y a eu notamment une discussion sur l’emprise au sol des deux projets comparés (27 °/° pour COGEDIM et 31 °/° pour SEMABA) : il n’y aurait donc pas de grande différence selon nos interlocutrices. Mais ces 31 °/° sont obtenus en ajoutant à la parcelle SEMABA, issue de la division de la parcelle AF 87, la partie de parcelle AF 82 située derrière la MAPAD. Mais la 1ère adjointe et la responsable du service aménagement n’ont pas voulu se livrer au calcul de l’emprise au sol des constructions SEMABA qui aurait consisté à ne prendre en compte que la seule parcelle issue de la parcelle AF 87.
Madame Lochouarn a fait valoir que « c’était un beau projet », estimant qu’on aurait pu faire autrement, par exemple construire plus près de notre immeuble, en faisant des façades aveugles sur les bâtiments tournés du côté de notre résidence. P. Salmeron a répondu que c’était possible de faire une façade aveugle sur les petits côtés d’un bâtiment, mais problématique sur toute une grande longueur.
L’entretien a enfin porté aussi sur la place et le nombre des « espaces verts » dans la commune, au regard des questions environnementales actuelles
Notre position étant que puisqu’il ne reste plus guère que 6 m² d’espaces verts par habitant, il était plus que temps de mettre fin à leur réduction, tandis que l’option prise par la municipalité était de multiplier les constructions sur les espaces libres, restés inutilisés, avec l’objectif de favoriser une « redynamisation du centre village », quitte à le faire au détriment de ce qui constitue encore la qualité de vie à Bagneux, située à 3 km de Paris, à la différence d’autres communes proches où la volonté de densifier l’emportait sur toute autre considération.
Enfin, revenant sur la question de constructions simultanées des deux projets (et donc d’un seul accès au chantier, côté rue des "Mathurins"), nous avons suggéré dans cette hypothèse d’utiliser le permis existant mais de n’en réaliser que les deux bâtiments prévus le long de la rue de la Porte d’en bas (c’est-à-dire les 2 bâtiments les plus bas).
Cette éventualité a été écartée comme inimaginable.
L’entretien s’est achevé sur l’acceptation de notre part que la 1ère adjointe
communique nos coordonnées pour une prise de contact de la COGEDIM – laissée à son initiative.
Fin du compte-rendu
Nos décisions dans l’immédiat :
1. Nous précisons tout de suite que nous n’envisageons en aucun cas de conduire nous même une « éventuelle transaction »
D’une part, nous voulons réunir une assemblée générale pour informer nos adhérents ; d’autre part, l’association n’est pas seule partie prenante dans le recours – plusieurs résidents s’y étant associés
2. Si la COGEDIM prend contact avec nous rapidement, nous nous en tiendrons à prendre connaissance des nouvelles dispositions qui affectent les projets tels que nous les connaissons jusqu’alors, et s’il y a lieu de leurs propositions.
Andrée Baudron