HABITER la Porte d’en bas, un quartier la Ville
Slogan du site

Site de l’association "Habiter la Porte d’en bas, un quartier, la Ville" dont l’objet est la préservation et la mise en valeur du patrimoine dans ses aspects culturels et naturels, îlots, rues, places, jardins, bâtiments et monuments, paysages, présence de la nature en ville, ainsi que le développement d’une urbanité responsable, dans tout l’espace intercommunal partagé. Le lieu dit la Porte d’en Bas est situé à l’est du Centre village de Bagneux (92220).

"SORTIE NATURE D’AUTOMNE" - Dimanche 16 octobre 2022 avec l’association "Habiter la porte d’en Bas, un quartier, la Ville"
Parcours thématique dans la forêt domaniale de Meudon pour une redécouverte de nos forêts urbaines : RÉCIT I
Arbres remarquables, paysages d’eau et de bois, ouvrages hydrauliques méconnus
Article mis en ligne le 8 janvier 2023

par Anabase

"SORTIE NATURE D’AUTOMNE" - DIMANCHE 16 0CTOBRE 2022
Parcours thématique dans la forêt domaniale de Meudon
pour une redécouverte de nos forêts urbaines
 Arbres remarquables, paysages d’eau et de bois, ouvrages hydrauliques méconnus -

Les thématiques.
Ce parcours se proposait de joindre au plaisir d’arpenter au pas d’une balade une forêt au relief très escarpé et varié, où l’épaisseur du Bois alterne avec les grandes éclaircies constituées par une succession d’étangs, un double objectif :

 une approche de l’Arbre en forêt à partir du repérage de quelques uns de ses individus les plus remarquables,

 et une invitation à une lecture des paysages de cette forêt urbaine dont l’histoire est en partie liée à celle du Château de Meudon et de son domaine

La Balade /rando dans la forêt de Meudon organisée par l’association "Habiter la porte d’en Bas, un quartier, la Ville" pour sa « Sortie nature d’automne » a eu lieu comme prévu le Dimanche 16 octobre 2022.

Notre groupe était constitué de 9 personnes :
sept résidant à Bagneux, une venant de la commune voisine Bourg-la-Reine, et une autre qui avait participé à notre parcours Fête de la nature sur le Plateau de Saclay en mai, nous a rejoint depuis Savigny sur Orge (91).
Nous nous sommes retrouvés au niveau de la station Georges Pompidou du Tram T 6 à Clamart , ce qui nous permettait de gagner en quelques 8 minutes à pied l’entrée de la Forêt.

Le reportage photos réalisé par notre association constitue le Récit de ce parcours.
Notre cheminement dans la forêt s’y structure en plusieurs moments / épisodes, chacun marqué par un thème.

Pour des commodités de lecture, ce RÉCIT se déroule en 3 temps donnant lieu ainsi à trois Articles qui se succèdent sous le titre RÉCIT I / RÉCIT II / RÉCIT III - chacun regroupant les photos correspondant aux portions de territoire de forêt arpentées, observés.

1er MOMENT - (PHOTOS 1 à 3) et Deux documents -

PHOTOS 1 à 3 - UN GRAND ESPACE OUVERT… LA FORÊT DE MEUDON, C’EST D’ABORD L’HISTOIRE D’UN "DOMAINE".

Avant d’entreprendre la marche au-dedans de la forêt, invitation faite aux participants à "un sur-place" afin d’évoquer ce qui fait la singularité de cette Forêt.

Initialement, homogénéité d’un immense massif boisé très dense qui s’étendait sur la quasi totalité de ce qui fait actuellement la banlieue Ouest de Paris - où l’on peut dénombrer encore aujourd’hui les Forêts domaniales de Marly, Saint-Germain, Versailles, Verrières, Fausses-Reposes, mais aussi le Parc de Saint-Cloud et "les Bois de Boulogne" - la Forêt de Meudon en occupe une vaste étendue de Versailles à Clamart.

Des peuples chasseurs / cueilleurs y ont séjourné (Préhistoire : Paléolithique et Mésolithique)

Régressions - Morcellement par des défrichements, par des peuples pratiquant l’agriculture et l’élevage pour gagner des terres affectées aux cultures - les bois étant maintenus surtout sur les sols escarpés.
(Néolithique, Celtes, ... ) et ouvertures par des voies romaines.

« Isolée sur sur son promontoire » (du fait des invasions IIe, IVe et Ve siècles)
la Forêt va se trouve fixée dans des limites proches de ce qu’elle est aujourd’hui .

Les défrichements s’étendent - « bois, terres cultivées, landes à bruyères » .

« Les moines du Haut Moyen Age cantonnent la forêt sur les terres peu favorables à l’agriculture et sur les sols les plus accidentés ».

Répartition des terres entre diverses seigneuries et ecclésiastiques (du XVe jusqu’à la première moitié du XVIIe siècle) : parcelles en cultures "les champs de Meudon", prairies, saulées, aulnaies au fond des vallons et bois.

Après avoir profité du morcellement de la forêt pour « se chauffer, faire leurs échalas, réparer les cuves (vignes) faire paître les troupeaux », les paysans perdront par la suite leurs dernières parcelles de bois, quand des domaines s’agrandissent à l’occasion de rachats de terres.

« Au XVIIe siècle, la forêt se partage entre les seigneuries voisines de Chaville (famille Le Tellier) et de Meudon (famille Servien »  : deux domaines séparés par des murs, mais chacun avec une « gestion rationnelle » (coupes méthodiques, voies d’accès).
« Avec la pratique du reboisement et l’introduction d’essences nouvelles comme le châtaignier (nourritures pour les animaux, et bois utile ), ils feront naître une forêt ».

Mais à la fonction économique de la forêt, va s’ajouter une fonction de divertissement en tant que lieu de plaisir, de beauté, de promenade.

LE DOMAINE DE MEUDON : UN CHÂTEAU, UN PARC, UN BOIS.
L’histoire du Château de Meudon au cours de ses propriétaires successifs est l’histoire du Domaine.
Quelques repères.
Du manoir du "val de Meudon" 14ème siècle (détruit, reconstruit) à une résidence au style Renaissanc avec la famille Sanguin et la duchesse d’Étampes (1426-1552),
nièce d’Antoine Sanguin de Meudon, et favorite de François 1er (qui y fera de nombreux séjours), puis avec la famille des Guise, dont Charles de Guise, Cardinal de Lorraine, qui apportera au château de nombreux embellissements (1552-1654).

Les guerres de religion, puis la Fronde, mettront à mal le bâtiment (pillé, détérioré).

(1654-1679) - RACHAT par Abel SERVIEN marquis de Sablé, surintendant des Finances : UN TOUT NOUVEL ÉPISODE COMMENCE.

Restauration et embellissements du château - Aménagements apportés à l’ensemble du domaine de Meudon.
« Une œuvre prestigieuse : château et espaces alentours font partie d’un même plan auquel travaillera l’architecte Louis le Vau »

[Il] « fait édifier une vaste terrasse sur l’avant-cour, afin de dégager la vue sur le château, engloutissant au passage près du tiers du village de Meudon, qu’il déplace ailleurs. Du côté des jardins, il fait construire une orangerie monumentale, toujours conservée de nos jours. Il n’oublie pas d’agrandir le parc, qui existait au moins depuis la duchesse d’Étampes, au prix de nombreux rachats de terre (bois et champs de Clamart et de Trivaux) il arrive à percer une "Grande Perspective" au sud du château, et aménage des bassins, des pièces d’eau et étangs, dont celui de Chalais ».

(1679-1691) - LES ANNÉES LOUVOIS .

L’œuvre entreprise par Abel Servien (qui s’en trouva ruiné) va recevoir d’importants prolongements avec l’action de François Michel le Tellier, Marquis de Louvois, ministre de la guerre de Louis XIV, qui rachètera le domaine au fils de Servien.

Le Château est remanié, encore embelli, très richement décoré à l’intérieur.

Le Jardin confié à le Nôtre (jardinier de Louis Louis XIV à Versailles), devient un Parc à la composition exceptionnelle - extension et nouveau tracé : "Jardins hauts" et "Jardins bas" « adaptés aux courbes du terrain », s’ordonneront d’une part en fonction de "la Grande Perspective", « trouée verte spectaculaire » qui atteint 3 km - d’autre part dans la rencontre entre le Parc et la Forêt avec ses étangs / réservoirs.

LE SYSTÈME HYDRAULIQUE PERFECTIONNÉ, ACHEVÉ EST UNE ŒUVRE À PART ENTIÈRE ET UN EXPLOIT.

Capter l’eau depuis le plateau de Villacoublay pour alimenter les différents bassins du Parc y compris jusqu’à la « "Grande Terrasse", y faire jaillir les jets d’eau comme à Versailles, résulte de la compétence des ingénieurs hydrauliciens qui ont travaillé pour le Roi et auxquels Louvois a fait appel.

« Ils ont dû jouer astucieusement avec les dénivellations, prévoir tout un réseau de rigoles, construire un aqueduc et utiliser la force de deux moulins ; puis, pour obtenir un niveau d’eau régulier, ils ont fait communiquer les étangs entre eux par des canalisations en fer ou en plomb » .

LE DOMAINE : PRINCIPALES MODIFICATIONS et CHANGEMENT DE STATUT.

(1691) – ACQUISITION PAR LOUIS XIV pour le donner au Grand Dauphin ((son fils aîné), qui y réside une partie de l’année et y fera construire un second château dit "le Château Neuf" sous la direction de Mansart.
"Le Château Vieux" se révélant trop petit pour y accueillir membres de la famille royale et courtisans.

Aménagement de la Forêt en FORÊT DE CHASSE se traduisant par des routes qui en facilitent la traversée.

(1726) - UN ÉDIT ROYAL RATTACHE LE DOMAINE À LA COURONNE

La Forêt est alors traitée en particulier pour donner du bois de chauffage ou pour l’industrie.

1756Acquisition par Louis XV de parties de forêts dépendant de la seigneurie de Sèvres.
LA FORÊT DE MEUDON EST DÉFINITIVEMENT CONSTITUÉE.

A la Révolution, la Forêt de Meudon devient PROPRIÉTÉ D’ÉTAT . Elle le restera.
Elle a pris depuis le statut de FORÊT DOMANIALE.

A la suite de questions par des membres du groupe, sur la relation entre l’histoire du Domaine et l’actuel Observatoire de Meudon, annexe de l’Observatoire de Paris, nous avons évoqué les nouvelles fonctions du site, mais aussi - avec les travaux qui affectent en ce moment une partie des terrains qui se trouvent au-delà du "Tapis vert", et autour de l’Étang de CHALAIS - le projet en voie d’achèvement d’un réaménagement du "Hangar Y"(projet « grandiose » multi acteurs, public / privés, « culturel et évènementiel », dont l’impact sur l’actuelle Forêt domaniale de Meudon devra être évalué – d’autant qu’un projet de restauration de la "Grande Perspective" y serait associé).

Deux étapes ont été mentionnées concernant l’implantation d’activités scientifiques et techniques au sein de l’ancien "Domaine".

Révolution française - Le site de Meudon sera attribué par la Convention à des expériences pour l’aérostation militaire. Par accident, un incendie affectera le bâtiment du "Château Vieux".

Le site retrouvera cette fonction, après l’Exposition Universelle de 1878 :
Années 1880 - L’établissement central d’aérostation militaire est créé à Chalais-Meudon - Un immense Hangar à dirigeable y est installé qui prendra le nom de "Hangar Y".

Dans la même période (1885) c’est sur les ruines du "Chateau Neuf" (incendié en 1870) qu’un Observatoire va être aménagé, il deviendra ultérieurement une annexe de l’Observatoire de Paris.

Introduire des éléments informatifs d’ordre historique avant d’engager notre parcours dans le massif boisé, en cet endroit où aboutit "la Grande Perspective" créée au XVIIème siècle, pouvait être particulièrement stimulant pour la réflexion sur l’état d’une forêt comme résultat d’une histoire complexe.

Nous avons privilégié de faire porter le regard sur les aménagements effectués au cours de la seconde moitié du XVIIème siècle – la thématique de l’Eau en relation avec les somptueuses réalisations pour l’agrément du Château de Meudon s’est imposée aux côtés de l’attention portée à la vie des Arbres de forêts.

DOCUMENTATION - Deux CARTES ont été remises à chacun des membres du groupe :
1. Itinéraire de notre Parcours reporté sur la Carte de la Forêt de Meudon et emplacement des "Arbres Remarquables".

2. Situation de la Forêt domaniale de Meudon comme Forêt péri- urbaine aux abords de Paris et à proximité de Versailles

... 2ème MOMENT et 3ème MOMENT : PHOTOS 4 à 36 :

SE REPORTER À L’ARTICLE SUIVANT : RÉCIT II